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Photo du rédacteurAGORAlliance L'Incubateur

Démographie des entrepreneur.e.s immigrant.e.s francophones




Le résultat des enquêtes effectuées par la Direction de la Recherche sur les Politiques de « Canada Immigration » en 2020, ont montré qu’on peut retrouver des entrepreneurs immigrants francophones dans presque toutes les villes des différentes provinces du Canada. Cette même enquête a présenté les caractéristiques démographiques de cette population que l’on va retrouver dans la petite analyse suivante. 

Les femmes représentent une grande majorité de cette catégorie de la population. Et en plus, grand nombre d’entre elles se disent appartenir à une minorité invisible parmi la population locale. La raison de la présence massive de ces femmes c’est que la plupart du temps, elles suivent leurs maris qui ont trouvé un emploi dans le pays. Et une fois installées, elles veulent faire quelque chose de leurs vies et aider le mari à la bonne marche du ménage. 

Bien que majoritairement francophones, ces immigrés n’ont pas tous le français comme langue maternelle. Conscients que vivant dans un pays parfaitement bilingue, ils ont tous, pour la plupart, trouver pertinent, pour mieux s’intégrer, mais surtout pour faire fonctionner les affaires d’apprendre l’anglais sur le tas. 

L’âge moyen de ces entrepreneurs francophones varie entre 40 et 64 ans. Ce qui correspond à la moyenne mondiale puisque différentes études montrent que quel que soit le pays, l’âge moyen à la création d’entreprise est d’environ 40 ans. Mais cela n’empêche pas la présence et l’émergence d’entrepreneurs plus jeunes. En grande majorité, ils proviennent d’Afrique et sont classés dans la catégorie « entrepreneurs par nécessité ». 

Ce qu’il faut aussi noter c’est que presque la moitié de ces entrepreneurs sont arrivés au Canada il y a moins de 5 ans. Ce qui est la marque d’une grande capacité d’adaptation par rapport au pays d’accueil. Ensuite, en second rang, il y a ceux qui sont arrivés il y a entre 6 et 10 ans, puis ceux entre 11 et 15 ans (10%) et enfin, les entrepreneurs qui sont installés au Canada depuis plus de 15 ans ne représentent que 8% de cette population. 

Avec un monde francophone de plus en plus vaste, l’origine de ces entrepreneurs immigrants est tout aussi diversifiée. Mais en général, le continent africain représente la grande majorité d’entre eux. Arrive ensuite l’Europe avec les Français, les Belges et les Suisses. Si nous devons lister les pays d’origine, nous pouvons retrouver les pays suivants parmi les plus cités : Algérie, Maroc, Tunisie, Madagascar, Burundi, Bénin, Togo, Mali, France, Belgique, Suisse … 

Pour ce qui est de leur situation consulaire, si plus de 53% de ces entrepreneurs immigrants francophones sont des résidents permanents, plus de 37% sont déjà des citoyens canadiens. Contrairement à ce qui se passe en Europe, ceux en situation non réglementaires ne représentent qu’une minorité. D’ailleurs, ils affirment que cette situation leur est bénéfique dans la vie au quotidien. 

En résumé, les entrepreneurs immigrants francophones au Canada représentent une population très diversifiée. S’ils appartiennent à une minorité ethnique au sein de la communauté, leurs contributions en termes de développement socio-économique ne sont pas négligeables. 


Quels types d’affaires les entrepreneurs francophones exercent-ils au Canada ?

D’après les études menées par la Direction de la Recherche sur les Politiques de « Canada Immigration » en 2020, les entrepreneurs francophones exerçant leurs affaires au Canada se trouvent dans des types d’entrepreneuriat très variés. Il y en a ceux qui sont dans une entreprise individuelle, ceux qui se retrouvent avec des associés, ou encore, ceux qui exercent dans des formes de coopératives. 

Mais avant d’évoquer ses formes d’entreprises, parlons d’abord de la phase d’évolution de ces entreprises. La « phase opérationnelle », c’est-à-dire une entreprise qui fonctionne déjà avec une clientèle bien définie et régulière, représente la majorité de ces entreprises. Elle est suivie de ceux qui sont en « phase de démarrage » qui représente à peu près 21% des enquêtés. Ceux dont les entreprises sont dans une « phase viable et pérenne » ne représentent qu’une petite minorité ne dépassant pas les 5%. Ce qui témoigne d’une relative vulnérabilité de la situation économique de ces entrepreneurs immigrants francophones. 

Cette vulnérabilité est encore renforcée par la présence massive des entreprises individuelles. En effet, bien que cette forme d’entreprise soit facile à mettre en place en termes de paperasseries administratives, elle ne représente pas toutes les assurances nécessaires pour la pérennité de l’entreprise. Par contre, ceux qui se retrouvent avec des associés, bien que ne représentant qu’environ 25% de cette population, ont plus d’assurance en termes de viabilité de leurs entreprises. En plus, une grande majorité d’entre eux s’est associée avec des locaux ou des résidents, ce qui facilite leur intégration au sein de la communauté. Mais même ceux qui s’associent entre immigrés arrivent à survivre beaucoup plus que ceux qui sont seuls à la tête de leurs entreprises. Pour ceux qui sont inscrits au sein d’une coopérative entrepreneuriale, la situation est plus confortable puisqu’ils disposent d’une certaine assurance pour leur fonctionnement au sein de la coopérative. 

Quant à la situation financière de ces entreprises, une grande majorité représentant environ 60% de cette population affirme que l’entreprise est leur principale source de revenus. Parmi, ceux-ci, les femmes représentent à peu près 70% et les minorités invisibles, y compris ces femmes, 60%. Le revenu moyen annuel de ces petites entreprises est évalué à 30 000$, ce qui est très limité pour un minimum vital familial au Canada. De plus, les études ont montré que les revenus des femmes entrepreneures sont généralement moins élevés que ceux des hommes. D’où une situation de précarité plus observée chez les femmes. Et cette situation est encore pire pour les femmes monoparentales obligées de subvenir toutes seules aux besoins de leur ménage. Si les différences sont très visibles pour le genre, elle n’est pas aussi flagrante par rapport à la situation d’origine de l’entrepreneur. En effet, il n’y a pas de différence significative quant au fait que l’entrepreneur vient d’une minorité invisible ou pas. 

En résumé, la situation entrepreneuriale des entrepreneurs immigrés francophones est bien diversifiée.  S’il y en a qui sont dans une situation relativement confortables, d’autres, par contre, sont dans une situation plus vulnérable. 


Quels défis pour les entrepreneurs immigrés francophones au Canada ?

Être immigrant n’est pas toujours facile à vivre. Être immigrant et entrepreneur encore plus. Les entrepreneurs immigrants francophones au Canada n’échappent pas à cette règle et une étude menée par la Direction de la Recherche sur les Politiques de « Canada Immigration » en 2020 a mis en évidence les défis que doivent relever ces personnes pour une meilleure intégration et une réussite entrepreneuriale dans ce pays. Réseautage, financement et accompagnement, tels sont les 3 principaux défis que ces entrepreneurs immigrants francophones ont évoqué lors de ces entretiens. 

Parmi les facteurs clés de réussite en entrepreneuriat, le réseau figure en haut du classement dans les différentes études menées sur le domaine. Les entrepreneurs immigrés francophones n’échappent pas à cette règle car dans l’enquête, ils le citent parmi les défis les plus importants. Le réseau à constituer consiste premièrement à tisser des relations privilégiées avec le monde socio-économique local. Ceci est très important dans un sens où s’ils veulent réussir en affaires dans un pays très entrepreneurial comme le Canada, le fait d’être en partenariat avec les entrepreneurs locaux permet d’avoir accès plus facilement à des marchés, des clients et des outils pour cette réussite. Mais un autre type de réseau, très important, cité par les entrepreneurs immigrés, c’est leurs communautés d’origine. En effet, le fait d’être ensemble dans une communauté locale pousse ces gens à réunir leurs forces et leurs ressources pour faire face aux différentes péripéties de la vie. Et les entrepreneurs immigrant réunis autour d’une communauté étrangère arrivent à mieux gérer leurs affaires avec les entraides. 

Quant au financement, il figure parmi les nombreux défis cités par tout entrepreneur pour pouvoir se lancer en affaires et développer au mieux celui-ci. D’après cette enquête, malgré le fait que la recherche de financement reste toujours un des aspects les plus difficiles de l’entrepreneuriat, le fort développement de l’écosystème entrepreneurial canadien fait en sorte que ceci s’avère plus facile que dans d’autres pays. En effet, d’après la Banque de Développement du Canada, dans toutes les provinces du pays, il existe toujours des organismes publics ou privés capables d’offrir aux entrepreneurs des panoplies de sources de financement allant du business-angels aux partenaires d’affaires tels que les organismes de sociofinancement, et ce à toutes les étapes de développement de l’entreprise. 

Dans le même ordre d’idée, l’accompagnement, un socle très important du développement d'affaires, est aussi un domaine très développé au Canada. Avec sa richesse en organismes tels que les incubateurs, publics ou privés, le Canada offre aux entrepreneurs et aux porteurs de projet des outils très fournis en termes d’accompagnement entrepreneurial. De plus, avec la prolifération des centres de formation et des “écoles de formation” offrant des formations particulières et très pointues en entrepreneuriat, l’accompagnement reste généralement un domaine où les entrepreneurs immigrants ne rencontrent pas beaucoup de problèmes. Le défi réside sur le fait de bénéficier du meilleur accompagnement possible selon son domaine et la phase de développement du projet.

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